PETROUCHKA OU LE CHOIX D’HOLUBICHKA

Pièce pour 6 danseurs – 55 minutes

Chorégraphie et mise en scène
Émilie Lalande

Interprètes
Marius Delcourt, Nik Folini, Caroline Jaubert, Jean-Charles Jousni, Leonardo Santini, Jean Soubirou

Musique
Igor Stravinsky, Peter Gregson

Musiques additionnelles
Émilie Lalande, Edwige Rolland

Conception Lumières
Jean-Bastien Nehr

Scénographie
Laure Devenelle et Diane Coquard

Costumes
Marie Vernhes et Émilie Lalande

Assistante chorégraphique
Anaïs Pensé

Direction technique
Guillaume Rouan

Production / diffusion
Mercedes Perez et Léonie Poloniato

Émilie Lalande est artiste associée aux Théâtres en Dracénie / Scène conventionnée à Draguignan (83)

Création
les 12 et 13 octobre 2023 à la Scène 55 de Mougins (06)

Production
Compagnie (1)Promptu

Co-productions et résidences
Scène 55 / Mougins, Théâtres en Dracénie / Draguignan, Le Carré / Sainte-Maxime, Grand Théâtre de Provence / Aix-en-Provence, Le Carreau du Temple / Paris, Théâtre des Franciscains / Béziers

Remerciements
Théâtre Roger Barat / Herblay-sur-Seine

Soutiens
Région SUD, Département des Bouches-du-Rhône, l’Adami

La Compagnie (1)Promptu est conventionnée par le Ministère de la Culture / DRAC PACA.


RÉCIT CHORÉGRAPHIQUE

 

Une ville se dresse devant nous. Du bitume, des gratte-ciels, des boutiques ouvertes et éclairées jour et nuit animent le quotidien des gens. Qu’ils soient chez eux ou dehors, le monde qui les entoure leur propose chaque jour de nouveaux biens de consommations toujours plus beaux. Deux magiciens arrivent sur la place pour faire découvrir aux consommateurs d’étranges nouveautés. Grâce à une danse, ils hypnotisent les
consommateurs et leur font assister à un évènement : la découverte de nouveaux pantins animés. S’ils plaisent, le monde entier se les arrachera à prix d’or. Grâce aux magiciens ces pantins sont, non seulement animés, mais également dotés d’une identité propre. C’est ainsi que les consommateurs découvrent :

  • Le Maure : grand, brillant et majestueux, un personnage dans la démesure. Comme une résonance à la surconsommation de cette société à la fois omnipotente et brutale. Il fait l’unanimité auprès des consommateurs.
  • Holubichka, la Ballerine : légère et superficielle, elle fait rêver le public par ses prouesses techniques. Comme les consommateurs, elle est fascinée par ce qui brille et sera donc attirée par le Maure. Mais au fond d’elle, quelque chose l’attire dans la personnalité singulière et humaniste de Petrouchka.
  • Petrouchka : timide et renfermé, c’est un personnage qui dénote avec la société dans laquelle il se retrouve. Attiré par la nature et le minimalisme – à l’exact opposé du Maure – il n’en est pas moins esthète et tombera sous le charme d’Holubichka. Sa fonction principale est d’amuser la galerie mais l’intérêt des consommateurs ne dure qu’un temps.

À l’instant même où les magiciens donneront vie aux pantins, des relations humaines se tisseront entre eux et un triptyque amoureux verra le jour. Holubichka se retrouvera donc face à un choix cornélien : privilégier le confort et l’opulence en se rapprochant du Maure ou se tourner vers une vie plus sobre et poétique au côté de Petrouchka ?
Les tensions entre le Maure et Petrouchka rendent-elle l’issue tragique inévitable ? Les magiciens souhaiteront-ils tirer profit de la situation ?

Émilie Lalande


NOTE D’INTENTION

 

Pour cette nouvelle création, je souhaitais raconter une histoire à travers un récit chorégraphique. Sensible aux questions écologiques et sociales ainsi qu’à de la place des femmes dans le monde, je tenais à pouvoir en faire les sujets centraux de mon spectacle. Face au livret d’Alexandre Benois et à la partition d’Igor Stravinsky, j’ai senti l’envie de revisiter Petrouchka. Une ballerine Holubichka, qui n’a pas son mot à dire lorsque les personnages masculins se l’arrachent ou encore un magicien qui manipule la foule pour les faire consommer, sont autant de points que je trouvais intéressant à recontextualiser.
Ainsi l’envie de placer le personnage d’Holubichka au centre de ma version me paraissait indispensable tout comme de situer l’histoire dans un monde ultraconsumériste (un monde proche du notre finalement).
Toujours à la recherche du lien entre l’écriture chorégraphique et la musique, la partition de Stravinsky est un terrain de jeu incroyable et complexe. En terme de structuration rythmique, il développe systématiquement les procédés de la métrique variable engendrant constamment la surprise par le déplacement des temps et des accents. La partition de Petrouchka m’offre un défi auquel je souhaite me confronter.
PETROUCHKA ou le choix d’Holubichka s’adressera à tous les publics, adultes comme enfants. Cela a toujours été ma façon d’imaginer des spectacles : offrir différentes grilles de lecture, de façon à parler au plus grand nombre, provoquer des discussions, faire se croiser le général et le plus intime.
En s’appuyant sur une structure narrative avec le corps en support, une interprétation libre peut éclore. Chacun peut se construire sa propre histoire dans un fil dramatique commun. Ce spectacle donnera tout autant matière à se divertir qu’il incitera à la réflexion, comme par exemple :
Comment trouver sa place dans un monde où tout semble artificiel et dénué de sens ?
Dans un monde où la surconsommation fait loi, consommer de manière raisonnée deviendrait-il un acte révolutionnaire ?

Émilie Lalande


ÉMILIE LALANDE

 

Artiste chorégraphique, Émilie Lalande s’est formée à la danse au CRR de Paris puis à l’École Supérieure de Danse de Cannes.

En tant qu’interprète, elle intègre le Ballet d’Europe en 2004 et collabore avec différents chorégraphes comme Jean-Charles Gil, Jeroen Verbruggen, Angelin
Preljocaj…
Émilie entre au Ballet Preljocaj en 2008, y interprète les rôles majeurs du répertoire d’Angelin Preljocaj et participe à une dizaine de créations.
En parallèle, Émilie crée ses propres pièces et monte sa compagnie en 2015.
Le travail d’Émilie Lalande tourne essentiellement autour de deux axes : Le premier est le lien entre l’écriture chorégraphique et la musique. La rencontre avec la musicalité d’un compositeur est toujours une source de recherche inépuisable et un chemin périlleux qu’elle aime emprunter. La musicalité du mouvement est primordiale pour Émilie : « Voir la musique et écouter la danse » (Balanchine) Le second est de travailler sur les frontières entre le réel et la fiction en s’appuyant essentiellement sur le détournement d’objets. En plus de stimuler l’imaginaire des enfants, le détournement questionne sur le sens caché des objets qui nous entourent et plus généralement sur le sens même de la vie. Émilie aime se référer à ce que dit Gaston Bachelard dans L’air et les songes : « si une image présente ne fait pas penser à une image absente, si une image occasionnelle ne détermine pas la prodigalité d’images aberrantes, une explosion d’images, il n’y a pas d’imagination. »
Depuis 2023, Émilie est artiste associée aux Théâtres en Dracénie (Draguignan). En 2015, Émilie remporte le Prix du Jury du concours Les HiverÔclites pour son duo Préquelle au CDC d’Avignon Les Hivernales. En 2017, Émilie démarre son travail autour de la jeunesse et monte des pièces comme Pierre & le Loup (2017), L’Histoire d’un Roi (2018), Quatuor à Corps pour Mozart (2019), WOOD (2021), Le Carnaval des Animaux… (2022).
De 2019 à 2021, Émilie a été artiste associée au Centre Chorégraphique National d’Aix-en-Provence.
Depuis 2023, Émilie est artiste associée aux Théâtres en Dracénie (Draguignan).