DIVIDUS – NACIM BATTOU

 

Durée : 01h10

COMPAGNIE AYAGHMA

Direction artistique/Chorégraphie : Nacim Battou
Créé et dansé par : Noé Chapsal, Emmanuel De Almeida, Clotaire Fouchereau, Evan Greenaway, Charlotte Louvel, Andréa Mondoloni, Juliette Valedrio
Scénographie/création lumière/régie générale : « Caillou » Michaël
Varlet, Création lumière : Denis Rateau
Création musicale : Matthieu Pernaud
Création costume : Sandra Mordenti
Regards complices : Mathieu Desseigne, Ravel & Lucien Reynes
Oreille attentive : Agnès Hourtané,
Aide à la voix : Sophia Johnson
Chargée de production : Camille Trotabas
Chargée de diffusion : Lauren Morin

 

DIVIDUS :

 

La question de la trace gestuelle a toujours été au coeur de la création chorégraphique. Certains l’écrivent avec des choréologues, d’autres la filment ou transmettent leur répertoire d’interprètes à interprètes au fil des générations… Mais le vivant du spectacle, sa genèse, le fourmillement d’improvisations, de recherches, de confrontation des corps, des points de vue, le positionnement du metteur en scène… Cette fugacité se révèle indispensable au surgissement de l’art. Comment tout ce qui est fondateur d’un spectacle s’inscrit-il dans l’époque et le temps ? Avec DIVIDUS, Nacim Battou signe sa première pièce chorale et fait de la compagnie  YAGHMA, fondée en 2017, un laboratoire où danseuses et danseurs sont des explorateurs de leur propre créativité. DIVIDUS, dystopie chorégraphique, se déroule dans un futur où le spectacle vivant n’existe plus.
DIVIDUS met en scène la rencontre, celle d’artistes d’horizons aussi divers que le cirque, le hip hop, la danse contemporaine… et celle des corps qui, dans une danse  extraordinairement puissante, expriment l’urgence et le besoin imminent de reconnexion au vivant. Un pamphlet sensoriel sur la nécessité de la culture, de la présence ; une ode à la pulsion de vie !

 

LES ORIGINES :

 

«Cette aventure est née d’un jaillissement. Nous étions dans une longue période de création, 3 mois et demi à vrai dire. Les longs temps de recherche, à huis clos,  laissent sur leurs chemins, malgré nous, les concepts et les idées. Nous étions en train de traverser l’énième tentative de spectacle, un jour où la fatigue, l’effervescence créative et notre désir indicible de lâcher prise, faisaient remonter des sentiments étranges.
À la fin de cette « représentation publique en cours de création » pour justifier un « regardez-nous, essayez et soyez indulgents », dans un Pace Pace mio Dio de Leontyne PRICE, les lumières du théâtre s’éteignent une à une, il n’y a plus rien mais nous voyons tout… Ou plutôt, nous ressentons tout. L’espace vide du théâtre, ses enjeux, la communauté éphémère que ce lieu a encore réussi à réunir aujourd’hui, les fantômes des grands artistes passés et contemporains, les câbles et les craquements des murs pour se rappeler qu’il s’agit avant tout d’artisanat, le silence d’une pièce noire, le long silence avant un courageux applaudissement

J’ai été traversé par une émotion ce jour-là, les préoccupations de ma vie faisant leurs oeuvres, une émotion qui ne m’a plus quitté depuis… C’était les funérailles du Théâtre, on a juste éteint les lumières une
dernière fois, laissé planer une musique pour se rappeler et rendre hommage à nos fantômes… C’était fini. Mais les questions demeurent… Que restera-t-il ? Qu’avons-nous dit de si nécessaire dans ces lieux ?
Que manquera-t-il ensuite ?
Qu’avons-nous manqué ?
Qu’avons-nous réussi ?
Et puis la paternité, et puis les projets de vie, et puis la « vie normale » … Quelle planète ? Quel Monde ? Quelle société laisserons-nous ? »

 

POURQUOI UNE FICTION :

 

Pour imaginer une fiction, il faut inévitablement regarder le réel pour jauger son éloignement ou son rapprochement de ladite fiction. Comme Candide pose un regard naïf sur le monde qu’il découvre, la fiction permet une distanciation du regard que l’on porte sur une histoire ou un spectacle. La fiction permet de traiter certains sujets avec moins d’indécence et de prendre du recul. Il s’agit, in fine, d’observer, de faire état, de
poser des questions… Les réponses, quant à elles, appartiendront à chacun. Le spectacle DIVIDUS tente d’observer une communauté d’humains faisant inévitablement l’écho de nos certitudes et de nos croyances. La dystopie latente n’est là que pour créer du contraste… La proposition artistique veut créer du vide et du manque. C’est en imaginant la disparition du spectacle vivant que nous allons pouvoir nous questionner sur sa
place et sa nécessité. La fiction est donc un outil de dépression, laissant apparaître principalement des vides et des manques.

 

NACIM  BATTOU :

 

« Aussi loin que je me souvienne, la question identitaire ressurgit… Elle est là, ne s’accommodant d’aucune réponse valable. L’exercice de la présentation cristallise un instant cette identité insaisissable pour moi-même. Mais postulons que chaque jour pourrait donner lieu à un nouveau regard sur sa propre histoire, sur les enjeux qui nous mettent en mouvement. J’ai 39 ans. Je suis né en France d’un père Kabyle et d’une mère Marocaine. Sur le chemin de l’intégration, nous avons perdu, communément, la langue de nos parents et certains bouts d’histoire nous manquent. Je me sens chez moi partout et nulle part à la fois. J’ai suivi un parcours scolaire classique et eu la chance de grandir dans une famille aimante.»

Nacim Battou

Son parcours d’artisan du plateau est jalonné d’expériences en tout genre, de la danse contemporaine au cirque en passant par le théâtre et la danse hip hop comme pour ne jamais vraiment être à un endroit, pour profiter du recul, de la chance de découvrir le monde avec un regard presque candide. Il pousse les portes d’un théâtre pour la première fois à 19 ans. L’accès à la culture, à l’art et à la danse n’avait pas croisé son chemin jusqu’à ce moment. Il se sent immédiatement concerné et part à la rencontre de danseurs hip hop londoniens durant 1 an. Autodidacte, nourri par de multiples rencontres marquantes, il a traversé les expériences professionnelles
comme des occasions d’apprendre encore et encore. Il collabore notamment avec les compagnies :Le Rêve de la Soie, En phase, Grand Bal, 2 temps 3 mouvements, Rosa Liebe, Kairos, La Barraca, Stylistik, Naïf
Production… avec lesquelles il conforte son envie de chorégraphier. Le premier spectacle de la compagnie AYAGHMA est un solo PARADOXAL WILD qui voit le jour en 2018. Ce premier projet était le chemin inévitable, la balise pour pouvoir naviguer dans des pièces de groupe à venir. De cette urgence toujours de questionner l’identité profonde de l’individu nait la pièce DIVIDUS pour 7 corps. En 2021, LA DYSTOPIE DES HEURES CREUSES voit le jour : un duo danse hip hop & mat chinois spécialement conçu pour l’extérieur. En parallèle, il développe une dynamique pédagogique forte, intervient dans de nombreux projets d’éducation artistique et culturelle dans la région Sud et accompagne également des danseurs sur le chemin de la professionnalisation. Nacim est actuellement artiste associé à Théâtres en Dracénie, scène conventionnée art et création-danse.