ANIMAL
HISTOIRE DE FERME – CIRQUE ALFONSE
MISE EN SCÈNE : ALAIN FRANCOEUR
Direction artistique : Julie & Antoine Carabinier-Lépine
Composition de la musique originale : David Simard
Conception éclairages : Nicolas Descôteaux
Conception costumes : Geneviève Beauchamp
Conception du matériel acrobatique : Sylvain Lafrenière
Acrobates : Antoine Carabinier Lépine, Julie Carabinier Lépine, Alain Carabinier, Jonathan Casaubon, Jean-Philippe Cuerrier, Justine Méthé-Crozat
Musiciens : Josianne Laporte, David Simard, Guillaume Turcotte
Sonorisation : Katie Sweeney
Lumières : Jean-François Piché
CIRQUE ALFONSE / ANIMAL : |
Le cirque Alfonse nous revient avec une proposition animalière pour le moins inusitée, offre une série de fables surréalistes et un tantinet irrévérencieuses, impressionnantes de virtuosité et d’un comique irrésistible ! La compagnie emmène petits et grands à la découverte d’un terroir réinventé. Avec Animal, l’étable est en folie, la grange sens dessus-dessous!
Un gentleman-farmer s’entoure de créatures familières mais déjantées : les poules ont des dents, les canards sont très vilains et les vaches ruent dans les brancards ! Alfonse pratique le retour à la terre avec aplomb, applique une démarche résolument contemporaine à des valeurs séculaires. L’imaginaire flirte avec les contes de notre enfance, la ruralité s’avère aussi énergique que poétique. Alfonse tord sauvagement les clichés, détourne joyeusement la morale, séduit avec lyrisme et prouesses. Mélange de trad et de soul, les musiciens concoctent un irrésistible funk agricole. Enfants, parents, grand-père, amis, les membres de la troupe forment un clan solide, une famille soudée à la ville comme à la campagne. Animal, c’est la ferme dans tous ses états !
Formée de la famille Carabinier-Lépine et de ses amis, la compagnie puise son nom de la municipalité de Saint-Alphonse-Rodriguez dans Lanaudière, d’où elle est originaire. La fibre québécoise est d’ailleurs au coeur de chacune des créations de Cirque Alfonse, car la troupe s’inspire du folklore national pour les thèmes de ses spectacles, avant d’y ajouter une touche contemporaine. Le clan Alfonse a conquis le public en 2011 avec Timber!, ensuite avec le cabaret Barbu en 2014 suivi de Tabarnak en 2017.
Le cirque Alfonse remporte un immense succès sur la scène internationale depuis 2012 et est récipiendaire de nombreux prix : Best Circus and Physical Theater Award – Adelaïde, Australie (2018), Prix Ambassadeur Télé-Québec des Grands Prix Desjardins de Lanaudière (2017), Prix du Conseil des arts et des lettres du Québec pour meilleure tournée internationale (2014), Prix Innovation et prix Arts de la scène des Grands Prix Desjardins de Lanaudière (2012)
Crédit photo : ®BENOIT Z LEROUX
LA PRESSE EN PARLE : |
LE JOURNAL DE MONTRÉAL
Samuel Pradier
Mardi, 6 juillet 2021 04:00 MISE À JOUR Mardi, 6 juillet 2021 04:00
Rien n’est jamais comme on l’avait imaginé quand on va voir un spectacle du Cirque Alfonse. Avec cette cinquième création, intitulée Animal: histoire de ferme, présentée jusqu’au 11 juillet à la TOHU dans le cadre du festival Montréal Complètement Cirque, on plonge dans un univers agrico-industriel peuplé de toutes sortes d’animaux de ferme. L’humour et l’autodérision sont toujours au programme, avec une trame sonore trad, soul et funk des plus emballantes.
Le Cirque Alfonse, c’est une histoire de famille tissée serrée. Ce lien authentique et unique se ressent dans la production. Le grand-père, Alain Carabinier, a repris du service et on jubile à le voir s’amuser comme un enfant sur son tracteur à pédales. Même lorsqu’il monte sur un mât de 15 pieds, posé sur les épaules de son fils, la joie de faire encore partie du spectacle transparaît. Espèce de fil conducteur à tous les numéros, sa présence rassure tout au long du spectacle.
Comme toujours avec Alfonse, tous les éléments du quotidien peuvent devenir un agrès pour une jonglerie ou une acrobatie. On va ainsi voir jongler avec des faux-poulets en plastique, des seaux de maïs, des fourches, mais aussi des toupins, ces grosses cloches à vaches utilisées durant les transhumances. Un numéro tout en douceur et en élégance.
Du rêve à profusion
On ne va pas voir un spectacle du Cirque Alfonse pour être forcément impressionné par des performances époustouflantes, On y va surtout pour l’invitation au rêve et à l’imaginaire qu’il provoque en nous. Le numéro de l’oeuf sur la bascule en est un bon exemple. Grâce à leur espièglerie et leur générosité, on suit les artistes dans toutes leurs facéties.
Certes, le numéro d’acrobatie aérienne féminine sur des bidons de lait est impressionnant, tout comme celui de bascule coréenne avec les gars. Les numéros de main à main mixte dans les brouettes sont aussi intéressants.
Mais on retiendra surtout celui mettant en scène un taureau mécanique, comme dans un rodéo. Jonathan Casaubon fait preuve d’une agilité exceptionnelle sur ce type d’instrument assez peu utilisé dans les spectacles de cirque et qui, portant, offre un défi vertigineux.
Musique originale
Dans ce spectacle, encore plus que dans les précédents, la musique est prépondérante. L’ouverture est digne d’un concert de musique et tous les numéros sont accompagnés de chansons empruntant aux styles trad et soul qui s’accordent parfaitement à la thématique. Plusieurs intermèdes uniquement chantés s’intègrent dans la soirée, histoire de laisser souffler les artistes entre deux numéros.
Mêlant cirque, danse, théâtre et humour, le Cirque Alfonse réussit encore une fois son pari d’éveiller l’imaginaire enfantin des spectateurs, sans se prendre au sérieux.
LA PRESSE (MONTRÉAL) JUILLET 2022
Veau, vache, cochon, couvée… C’est toute une ménagerie que le Cirque Alfonse a conviée sur scène pour sa plus récente création, Animal, jouissif party agricole où la musique et la théâtralité l’emportent sur les prouesses acrobatiques.
Après avoir jonglé avec des haches dans Timber et revisité l’héritage religieux du Québec dans Tabarnak, la troupe circassienne de Lanaudière a décidé de planter le décor de son nouveau spectacle à la ferme. Mieux encore, la gang du Cirque Alfonse a choisi d’articuler ses numéros autour d’un personnage de gentleman-farmer interprété avec bonhomie par le patriarche du clan, Alain Carabinier, 74 ans et l’œil toujours étincelant.
Qu’il grimpe au sommet d’un haut mât porté par son fils Antoine – et ce, sans harnais ni filet de sécurité – ou qu’il mate en souriant un taureau (mécanique, on s’entend), Alain Carabinier rappelle par sa seule présence que le cirque n’est pas forcément qu’une affaire de muscles et de corps parfaitement contrôlé.
La folie, l’audace créative et les liens tissés serré au fil des années peuvent être des ingrédients tout aussi importants. Et c’est sur ces derniers que le Cirque Alfonse a choisi de miser avec Animal.
Ici, la folie passe beaucoup par la musique, qui prend une place majeure dans le spectacle. Revisitée par les musiciens David Simard, Josianne Laporte et Guillaume Turcotte, la musique traditionnelle (et ses chansons à répondre) se transforme en irrésistible et parfois improbable funk du terroir où se côtoient banjo et tuba.
Dans cet univers déjanté, les cinq acrobates se métamorphosent en chanteurs, danseurs, marionnettistes. Les accessoires les plus incongrus – bidons de lait, cloches à vache, roue de tracteur et brouettes – deviennent la base de tableaux humoristiques ou poétiques, dont plusieurs duos acrobatiques (celui composé par Julie Carabinier Lépine et Justine Méthé-Crozat est particulièrement réussi). Les jeux icariens (où un porteur fait virevolter le voltigeur avec ses pieds) ont de quoi impressionner. Les numéros de manipulation sont aussi légion : on se lance des fourches pointues, on jongle avec des œufs crus, on danse avec des seaux remplis de grains…
À défaut de clouer les spectateurs sur leur siège avec des performances de haut niveau qui donnent des sueurs froides, cette création (présentée à Montréal en première mondiale) propose de nombreux numéros qui font sourire, des clins d’œil complices au public et des fous rires à peine contenus des acrobates.
Les artistes affichent un plaisir manifeste à remonter sur scène après cette fichue pandémie et le public, lui, est vite conquis par leur contagieuse énergie.
Non, tout n’est pas rodé au millimètre près. Oui, il y a des faux pas et quelques ratés. Mais l’ADN du Cirque Alfonse a toujours été de privilégier l’authenticité plutôt que la perfection acrobatique. Et Animal en est sans doute l’exemple le plus probant. C’est aussi, il faut le noter, le spectacle de la troupe qui conviendra le plus à un jeune public.
Après Montréal, cette création sera présentée aux Îles-de-la-Madeleine, puis à Joliette, avant de partir en tournée, dès que la pandémie le permettra.
LE TEASER : |